vendredi 4 octobre 2019

PMA : le débat stérile

Il y a plusieurs années j’avais publié un billet dans lequel je regrettais le mélange des genres autour de la PMA. J’y expliquais que dans la frénésie du débat "pour ou contre l’ouverture de la PMA à toutes", c’était au final la PMA comme acte médical qui permet aux couples stériles d’avoir des enfants, qui allait à terme être remise en cause. Puis j'avais écrit d'autres billets.


Mes craintes commencent à se vérifier avec les propos tenus par certaines personnes publiques ces derniers jours comme Joachim Son-Forget, qui se dit opposé à la PMA pour tous (hétéro et homo) avec des arguments d'un autre âge : cliquer ici


D'autres avant lui s'étaient exprimé, comme José Bové il y a un an : cliquer ici


L'église catholique, elle est sur la même position, c'est à dire la PMA pour personne, même pour les couples hétérosexuels et mariés : cliquer ici

Quand je lis ça, je regarde mon garçon de 10 ans et ma petite fille de 8 ans, super éveillés et qui font le bonheur de notre vie, et j'ai du mal à comprendre. Souvent d'ailleurs, ceux qui disent qu'il faut accepter de ne pas avoir d'enfants en ont déjà eux-mêmes.

Et puis, depuis plusieurs mois déjà, vous l'avez sans doute remarqué, les posts dans ma page Facebook PMA se font de plus en plus rares. L'une des principales raisons, c'est qu'il n’y a quasiment plus d’actualité médicale à partager : tout tourne autour de la "PMA pour toutes" et des débats de société autour du sujet. Un thème que je me garde bien d'aborder dans cette page tant les débats peuvent devenir houleux. Je n'anime pas une page Facebook pour gérer des conflits. L'autre raison c'est que je sature : on tourne en rond sur ce sujet et l'ambiance devient franchement malsaine.

Pour la première fois depuis que la page a été créée il y a 7 ans j’ai banni des internautes qui ont pris cette page pour un lieu de propagande. Je dois maintenant surveiller les publications comme le lait sur le feu.

Enfin, je suis régulièrement contacté par des journalistes qui me demandent de relayer des appels à témoins de couples en parcours PMA. Mais dans la plupart des cas, en creusant un peu, c'est pour animer des émission sur la PMA pour toutes. Comme si la PMA se résumait uniquement à ce débat.

Ca m'a fait repensé à cette personne à qui j'avais expliqué que j'avais eu recours à la PMA pour devenir Papa, et qui, gêné, croyait que je lui faisais mon coming out : il pensait que la PMA c'était uniquement pour les homosexuels.

J'arrête également de relayer les demandes de sondages des étudiant.e.s sur le sujet, et je réponds beaucoup moins aux messages privés qui, pour la plupart du temps, n'ont ni queue ni tête. La dégradation est nette au cours de ces dernières années.

Lorsque nous étions en parcours PMA, en 2007 et 2010, ce n'était déjà pas simple. Nos proches, nos amis et toutes les autres personnes de notre entourage n'avaient qu'une vague idée de ce qu'était la PMA. Il y avait un peu de honte autour, honte de notre stérilité et de devoir parfois exposer nos problèmes personnels pour justifier des absences au travail.

Aujourd'hui, je plains les couples qui se lancent dans ce marathon : non seulement les gens n'en ont pas une connaissance plus exacte, mais surtout, il y a autour de la PMA une forte odeur de souffre. Bref, bon courage et tenez bon !

dimanche 25 novembre 2018

3000 membres

Cette page vient de dépasser les 3000 abonnés. Merci à toutes et à tous pour votre fidélité.

C'est l'occasion de rappeler l'histoire de cette page... 

Je ne suis pas médecin mais juste un "père malgré tout", devenu avec mon épouse Agnès parents de deux beaux enfants nés en 2009 et 2012 malgré une infertilité sévère me concernant.

J'ai raconté notre aventure dans un livre "Père malgré tout", ce qui m'avait valu quelques passages dans "Les Maternelles"  et sur le plateau de Sophie Davant "Toute une histoire". Car il était rare qu'un homme parle de sa stérilité. C'est ce que j'ai compris une fois sur le plateau de télé : je n'avais pas réalisé que je devais normalement en avoir honte ;-).

A l'occasion de la sortie du livre en 2012, j'avais créé cette page, pour partager nos expériences, et accompagner la publication de mes articles publiés en parallèle sur mon blog http://www.peremalgretout.com. J'ai publié plusieurs articles qui répondaient à des réflexions personnelles, comme par exemple le couple face à la PMA, ou le parcours PMA et le travail.

Un sondage que j'avais réalisé en 2016 montrait que vous étiez en majorité des femmes à 98% à suivre cette page.Il faudra que j'en refasse un nouveau prochainement.

J'ai reçu (je reçois) beaucoup de messages privés de personnes qui cherchent à avoir des informations, ou simplement pour partager leurs déceptions ou leurs joies. J'ai gardé des contacts avec certains d'entre eux dans le temps, et je reçois parfois de bonnes nouvelles.

Depuis, j'ai plus de difficulté à trouver du temps pour animer la page. Je suis papa de deux enfants de 6 et 9 ans ce qui prend du temps, et j'ai un boulot très prenant de consultant dans le collaboratif digital (pour ceux que ça intéresse : http://www.digital-inside.fr), domaine pour lequel j'écris également beaucoup (livres et billets).

Mais surtout, depuis plusieurs mois, le débat sur la PMA prend un visage compliqué. Dans l'esprit des gens, ce n'est plus un sujet médical, mais purement un sujet de société. Une personne à qui je racontais mon parcours PMA pensait que je lui révélais mon homosexualité.

Les demandes d'information (journaliste, ...) que je reçois sont quasi toutes orientées sur le débat "ouverture pour toutes". Ce n'est pas le sujet de cette page. Je m'en inquiétais déjà en 2014 dans ce billet "La PMA en danger".

Du coup, les informations purement médicales sur la PMA se font rares. Elles sont masquées par les débats politiques, et les polémiques créées par des discours inconsidérés de certains responsables. Au milieu de ce brouhaha les couples en mal d'enfant pour des raisons juste médicales se sentent de plus en plus isolés.Je me sens isolé.

Donc, merci pour suivre cette page. Le seuil des 3000 abonnés me fait comprendre que cette page sert toujours à quelque chose, et qu'elle mérite qu'on y passe un peu de temps.


dimanche 3 décembre 2017

Le supplice de Noël

Comme tous les ans, le premier week-end de Noel, mon épouse et mes deux enfants se livrent à un petit rituel : c'est l'installation du sapin de Noël dans le salon. Moi, je me contente de m'assoir sur le canapé et de regarder toute cette frénésie qui s'empare des enfants qui redécouvrent avec émerveillement les décorations, les guirlandes et les boules multicolores.



Je regarde toujours ce spectacle comme s'il était irréel parce que je suis un "père malgré tout" et que la scène que j'observe tient plus du miracle que d'autre chose. Huit ans après la naissance de mon fils, je n'ai toujours pas réalisé que, malgré ma stérilité sévère héritée du distilbene, je suis papa de ce grand garçon et de sa petite sœur de 5 ans.

Et chaque année, une fois le sapin posé et les enfants couchés avec des rêves de cadeau plein la tête, mon épouse et moi repensons à ce qu'était Noël pour nous, quand la PMA était notre quotidien: un supplice.

Ceux qui n'ont pas connu la PMA peuvent difficilement comprendre les émotions des couples en PMA quand le pays entier se prépare aux fêtes de fin d'année. Car Noel c'est avant tout la fête des enfants, ces enfants justement qui manquent cruellement aux couples qui se battent en PMA.

Les fêtes de Noel sont un rappel quotidien, presque continuel, qu'il manque des petites têtes blondes dans la maison. Tout le rappelle : les films de noel à la télé, les publicités pour les jouets, les émissions sur Noel, les reportages "marronniers" sur le sujet. Tout.

Pour toutes ces raisons, lorsque nous étions en PMA nous ne mettions pas de décoration de Noel dans l'appartement. Au moins pouvions ainsi nous protéger, dans l'enceinte de notre domicile, de cet ambiance de fête qui nous rappelait constamment l'échec de nos tentatives.

Mais il y a une chose à laquelle on peut difficilement échapper quand on a la chance d'avoir encore une famille, c'est le réveillon de Noël. Pour un couple qui suit un parcours en PMA, le réveillon de Noël, c'est le lieu de tous les dangers et de tous les supplices.

Vous allez y croiser Tonton Raymond qui va vous demander avec sa délicatesse d'éléphant si vous avez besoin du mode d'emploi pour avoir un p'tit. Tata Simone prendra le relai pour vous dire que vous y pensez trop et que c'est pour ça que ça ne marche pas. Et puis, votre grande sœur flanquée de ses trois enfants qui jouent en hurlant dans toute la maison, vous expliquera que votre parcours PMA n'est pas une raison pour tirer la tête un soir de réveillon. Enfin, quoi : ce n'est pas pour quelques piqûres de temps en temps qu'on doit faire une tête d'enterrement un si beau jour.

Si vous acceptez une invitation à un réveillon de Noël, vous êtes condamnés à sourir et à vous émerveiller sur les enfants des autres. Vous êtes condamnés à faire semblant de vous amuser et à regarder vos neveux et nièces ouvrir leurs cadeaux en faisant passer cette larme qui coule de vos yeux pour des larmes d'émotion et de joie face à ce sublime spectacle familial. En vrai, vous adorez vos neveux et nièces, mais vous vous rendez compte avec horreur que n'avez aucun plaisir à les voir spécialement ce soir là, et ça ajoute à votre malaise.

Une fois Noel passé, le réveillon du nouvel an pointe son nez. Et il ne faut pas être magicien pour savoir ce que se souhaite un couple en PMA le soir du 31 décembre en se prenant dans les bras.

Il n'y a pas de recette miracle pour faire passer la pilule amère de Noel lorsqu'on est en PMA. Il faut juste se rappeler que le PèreNoël  existe vraiment et que parfois, à la place de jouets, il dépose quelques mois plus tard un bébé dans les souliers des patients en PMA qui auront bien voulu y croire jusqu'au bout. 

mardi 19 septembre 2017

La procès de la PMA reprend de plus belle

C'est reparti. Comme il y a quelques années, la PMA est remise sous les feux de l'actualité, mais sous le prisme déformant de la bêtise, des raccourcis faciles et de la méconnaissance la plus totale de ce qu'est la PMA, et de ce à quoi elle sert.

J'avais déjà écrit un long billet sur le sujet, il y a près de 3 ans, le 12 février 2014 : "la PMA en danger". J'y évoquais le mélange des genres sur le sujet PMA, qui rendait encore plus difficile le combat des couples en plein parcours.

Revoici donc les combats stériles entre les Pro et les anti PMA, comme si le sujet était d'interdire ou d'autoriser la Procréation Médicalement Assistée, dans son intégralité.

Spectateurs affligés, les couples hétéros qui vivent dans leur âme et leur chaire la douleur de la PMA, assistent à un débat qui sonne faux. Eux qui vivent déjà difficilement cette douloureuse démarche avec leurs proches, leurs amis ou leurs patrons, prennent des coups au passage, car le débat public déborde au delà de la simple question sociétale de l'ouverture aux couples homosexuels. Car à force de raccourcis, le public se prononce maintenant pour ou contre "la PMA", globalement, sans plus comprendre.

Hommes politiques ou simples anonymes, ils sont nombreux à faire le raccourci en prouvant au passage qu'ils ne se sont même pas renseignés sur le sujet. Pour eux, ce n'est même plus la peine de préciser dans leurs tweets ; c'est la PMA qu'on met au piloris.



L'un de mes derniers billets étaient déjà consacrés à ce sujet ; c'était une lettre ouverte à tous les candidats à la présidentielle qui se prononçait pour ou contre "la PMA", sans autre précision. Point de déclenchement de cette lettre, une déclaration de feu François Fillon qui se déclarait "contre" la PMA. On aimerait que les hommes politiques soient plus prompts à se battre contre les lobbies des groupes chimiques, pharmaceutiques, et autres, qui sont à la source de l'augmentation de la stérilité des couples.

On oublie les 23 000 bébé PMA qui naissent chaque année en France, ce qui représente 2,8% des naissances. Des bébés nés de parents qui se sont découverts des problèmes de stérilité, et qui ont vécu cette annonce comme un coup de tonnerre dans leur vie.

A mon épouse qui m'a toujours parlé de son grand projet d'être mère et de porter un enfant, j'ai dû lui annoncer un jour en tremblant et en pleurant, qu'elle ne pourrait peut-être jamais être maman. Ce fut le pire moment de ma vie d'homme (lire le récit en cliquant ici). Dans ces moments-là, la PMA vous apparaît comme un miracle, une seconde vie, même si le parcours est long et difficile (cliquer ici pour lire un témoignage).

A ceux qui disent qu'il faut se résigner et accepter de ne pas avoir d'enfant, je leur répond qu'ils connaissent vraiment mal la nature humaine, et l'incommensurable besoin d'être appelé papa ou maman. Des couples explosent, de ne pas arriver à créer une famille (cliquer ici). Pourquoi se résigner à être malheureux toute sa vie si des solutions existent ?



Certains catholiques proches des milieux les plus conservateurs prônent l'arrêt de la PMA, de façon générale, couples hétéro ou homo. En cela, ils suivent la position de l'église qui se déclare opposée à la PMA de façon générale (cliquer ici). Des catholiques très pratiquants, nous en avons tout autour de nous dans notre quartier, jupes plissées et serre tête, et jusqu'à huit mômes dans leur VITO mercedes ! Ils sont bien placés pour nous dire de nous résigner, eux qui ne s'imagineraient pas vivre sans enfant.

Aujourd'hui, dans beaucoup de têtes vides, la PMA est intimement associée à l'homosexualité. Lors de la première "guerre" contre la PMA, un collègue à qui j'avais expliqué notre parcours PMA pour avoir un enfant, avait cru que je faisais mon coming out. Il m'a dit : "ah, je ne savais pas que tu étais gay". Ben non, je ne suis pas gay. Je ne suis pas non plus impuissant (quelqu'un m'avait conseillé du viagra), juste stérile à cause d'un médicament que la justice a mis des années à condamner : le distilbène (lire mon récit sur les filles / fils Distilbène).


Il y a quelques jours, une abonnée à ma page Facebook PMA m'a écrit en message privé. Elle m'a écrit deux longs messages. Elle était énervée, en colère. Je lui laisse terminer ce billet.

Ce matin, j’ai fait ce que je m’étais toujours refusé à faire : aller sur twitter pour voir ce que les gens pensaient de la PMA pour toutes. Je préfère en principe me fier aux études non orientées ou à notre propre expérience de la PMA. Pour tout dire (mais ça importe finalement peu dans ce qui va suivre), je suis éthiquement pour la PMA pour toutes mais me pose des questions sur l’organisation qui sera mise en place : saturation des centres de PMA,  pénurie des dons de gamètes…

Je suis donc allée lire ce que M. et Mme Dupont en pensaient. ENORME erreur ! Claque ; angoisse ; tristesse ; colère ; PEUR !!! Je me rends compte avec effroi que les personnes probablement les moins concernées par le sujet de la PMA en général se permettent de donner un avis non éclairé. Et là ça fait terriblement mal !  Parce que depuis l’annonce de la ministre, on discute éthique (dans l’incompréhension de l’autre la plus totale, dialogue de sourds) mais pas seulement : on fait le PROCES de la PMA !

Quelques morceaux choisis parmi tant d’autres :

« il n’y a pas de droit à l’enfant. Idem pour les couples hétéro 
qui s’acharnent à en vouloir un à tout prix »

« Si une femme ne peut pas ou plus avoir d’enfant, il faut l’accepter »

«Un  enfant n’est pas un objet que l’on fabrique »

« Non à la PMA, en couples homo ou hétéro. 
Il faut accepter son destin de ne pas avoir d’enfants »

« Contre la PMA couples homo ou hétéro : tellement d’orphelins, 
quel choix égoïste d’en fabriquer d’autres, quelle fonderie stupide. 
Occupez-vous de ceux qui ont déjà des enfants au lieu d’en créer »

Tout ça n’est qu’une partie infime de tout ce qu’on peut lire…C’est parfois sous-entendu mais je constate que certains pensent que la PMA est autorisée en France pour TOUS les couples hétéros, y compris par convenance ! Faut-il encore rappeler (et donc se justifier) que l’accès n’est pas si simple, que la PMA est réservée aux couples souffrant d’infertilité constatée (expliquée ou non) !

La cause de nos infertilités ??? Des maladies, des traitements lourds, des anomalies génétiques ou physiques… Et puis on nous parle sans arrêt des perturbateurs endocriniens, des pesticides, de la bouffe merdique qu’on nous sert, des modes de vie délirants qu’on nous imposent pour expliquer la hausse criante de toutes sortes de maladies et pathologies. N’en sommes-nous pas également victimes ??? Nous avons sauté sur une mine de la guerre du profit, du « toujours plus » au détriment de la santé. Nous sommes aussi des victimes, on nous a amputé d’une jambe et aujourd’hui, certains remettent en cause notre droit à une béquille…

J’en ai marre ! De me battre contre l’infertilité et de devoir en prime recevoir cette hostilité ambiante ! Bref, ce matin j’ai lu sur Twitter et je suis tellement lasse…



mercredi 28 septembre 2016

Lettre ouverte

Lettre ouverte aux femmes et hommes politiques et à la presse qui s'expriment sur la PMA

Le sujet de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) s'invite dans la campagne présidentielle 2017 au travers des positions des uns et des autres sur l'épineux problème de l'accessibilité (ou pas) de la PMA aux couples homosexuels.

Les propos des politiques et plus certainement les articles de la presse relatant ces positions sont souvent caricaturales et simplistes, comme cet article relatant les propos de Francois Fillon.


Aujourd'hui, on se dit "pour ou contre la PMA" sans nuance, comme si le débat était centré sur la pratique médicale en elle même, alors que le débat se situe sur son ouverture (sous prise en charge de la sécurité sociale ou pas) à d'autres populations que les couples hétérosexuels.

Ces titres volontairement provocateurs jettent l'opprobre sur une technique médicale qui, rappelons le, permet plus de 20 000 naissances par an en France (200 000 en 30 ans), et qui permet à des millers de couples infertiles d'accéder au bonheur de fonder une famille.

A force de répéter ces positions extrêmes sans préciser le contexte, les techniques de PMA (Procréation Médicalement Assistée) deviennent pour beaucoup de français un simple sujet de polémique et non plus une technique médicale.

Les couples déjà fragilisés par la difficulté d'un parcours compliqué et douloureux, et par la difficulté de l'annonce de leur infertilité à leurs  proches,  se sentent constamment dans le viseur des médias et des politiques, même s'ils ne sont pas concernés par le débat de fond.

Le sujet de la PMA est déjà compliquée à expliquer aux non initiés (aux proches, aux amis) qui n'en connaissent ni les difficultés médicales, psychologiques, ni leurs impacts sur la vie sociale, familiale  et professionnelle.

Mais depuis quelques années cette incompréhension du sujet est exacerbée par ces discours à l'emporte pièce des uns et des autres (lire le billet "la PMA en danger"). De sorte qu'aujourd'hui révéler un parcours en PMA revient, dans la tête de certains, à faire son coming out homosexuel.   C'est l'aventure qui m'est arrivée en expliquant le recours à la PMA à une connaissance, qui a interprété cette annonce comme une révélation de mon homosexualité présumée.

J'anime une page Facebook PMA rassemblant près de 1200 membres. Et chacune de ces déclarations sans nuance ni tact, suscitent toujours beaucoup de réaction exacerbées.

Au nom de tous les patients / toutes les patientes actuellement en parcours PMA, j'appelle les politiques de tout bord et les médias qui relaient leur propos, à faire preuve de plus de nuance et de mise en contexte de ce débat douloureux et difficile qui dépasse le simple sujet médical de la PMA.

Rappelez vous que derrière ces trois lettres que vous prononcez parfois avec dédain pour susciter débats et passions à des fins électorales, des milliers de femmes et d'hommes sont aujourd'hui (et souvent pendant des années d'affilée) suivis presque quotidiennement par de formidables professionnels de la santé qui oeuvrent pour leur redonner espoir.

L'intérêt et l'utilité de la Procréation Médicalement Assistée en tant qu'aide médicale aux couples infertiles ne devrait jamais être remis en cause par des propos déformant et déformés.

jeudi 1 septembre 2016

Comment décider du sort des embryons congelés ?

Les émissions de télévision sont nombreuses à parler de la PMA. Moi-même, j’ai pu participer ou apparaître plusieurs fois dans l’émission « Les maternelles », et une fois dans « Toute une histoire ». A chaque fois, le thème était la difficulté du parcours PMA ou encore la douleur face à la stérilité.

Il y a eu aussi d’autres émissions qui ont parlé des couples ayant eu recours au don de Sperme ou d’ovule et des difficultés qu’ils ont dû affronter. Il existe par contre un sujet lié à la PMA pour lequel je n’ai jamais vu d’émission à la télévision. C’est le sujet dont je vais vous parler maintenant.


Avant de l’évoquer, un petit rappel sur le fonctionnement d’un parcours PMA s’impose.

Pour faire simple, disons simplement qu’une tentative de PMA, c’est d’abord une stimulation ovarienne pendant environ 2 semaines (injections quotidiennes pour madame, prises de sang, échographies quasi tous les 24 ou 48 heures, etc), puis un déclenchement (injection d’un produit déclencheur à une heure précise), suivi le lendemain d’une ponction sous anesthésie générale ou locale (choisissez l’AG !) pour recueillir les ovocytes, puis d’une fécondation par injection au cœur dans les ovocytes des spermatozoïdes fournis généreusement par Monsieur tandis que madame se faisait ponctionner (messieurs, nous avons vraiment la partie la plus simple !). Pour finir, on attend deux jours que les ovocytes fécondés se développent en embryons qui sont ensuite réimplantés dans l’utérus de madame. Je résume vite et certainement très mal.

Le rêve de tous les patients de PMA c’est qu’à l’issue de chaque tentative, il y a un maximum d’embryons viables et de bonne qualité (chaque embryon étant noté en termes de qualité) car cela permet ensuite un nombre plus important de transferts et donc de chance de grossesse.

Autrement dit, si à l’issue d’une ponction on ne parvient à obtenir que 1 ou 2 embryons viables, il n’y aura qu’un seul transfert (on peut transférer deux embryons d’un coup pour augmenter les chances, mais il y a un risque de grossesse double), et donc une seule chance. Par contre, si 4 ou 5 embryons sont obtenus, vous pourrez faire potentiellement 3 transferts (2 transferts avec 2 embryons, et un transfert avec un seul). C’est important, car la sécurité sociale ne rembourse à 100% que 4 tentatives, autrement dit, 4 ponctions.

Les couples sont donc inégaux dans leurs chances de réussites, car sur 4 ponctions, certains couples bénéficieront par exemple de 4x3 = 12 transferts s’ils obtiennent en moyenne 5 ou 6 embryons par tentative, alors que d’autres couples ne bénéficieront que de 4 transferts s’ils n’obtiennent qu’un seul embryon à chaque ponction. Voir moins si une ou plusieurs ponctions ne donnent aucun résultat. Tout cela pour expliquer que chaque couple rêve d’avoir un nombre important d’embryons à l’issue de chaque tentative.

Si par chance, la grossesse survient après le transfert de vos deux premiers embryons sur les 5 ou 6 embryons obtenus, les embryons supplémentaires sont mis en congélation, pour être réutilisés plus tard pour une seconde grossesse, ce qui évite de refaire une ponction.

C’est ce sujet donc je voulais vous parler justement. Car cette conservation n’est pas illimitée. La loi impose un délai maximum de conservation de 5 ans. 

Au bout de ce délai, vous devez faire un choix : soit réutiliser vos embryons pour une nouvelle tentative de grossesse, soit les donner anonymement pour en faire bénéficier d’autres couples, soit les donner à la science pour des expériences, soit les détruire.

Le choix le plus sain et naturelle est de réimplanter ces embryons pour de nouvelles grossesses. Mais ce n’est pas si simple. Ceux qui font de la PMA ne réussissent pas souvent tout de suite, mais au bout de plusieurs années. Or quand les parents ont plus de 40 ans, démarrer de nouvelles grossesses n’est pas forcément la solution la plus évidente. Personnellement, je vais avoir dans quelques mois 47 ans ; je m’imagine mal, à 48 ans par exemple (peut-être plus), de nouveau en train de pouponner.

Il y a aussi d’autres problèmes qui peuvent empêcher ce choix : des problèmes de santé pour madame, surtout au-delà d’un certain âge ou tout simplement des problèmes matériels qui font qu’une famille à 4 est viable, mais pas à 6 ou 7 (taille du domicile, ressources, voiture, etc).

Les autres choix sont complexes. Le don est le plus beau d’entre eux, car cela permet à des couples stériles de devenir parents. Oui, mais ce n’est pas si simple : ce que l’on donne ici, ce n’est pas un ovule ni un spermatozoïde. On donne un embryon ; on donne un vrai enfant du couple. Potentiellement, on donne donc le petit frère ou la petite sœur de l’enfant déjà né.

Ce choix a des implications assez énormes. On se demande sans cesse, si on les donne, si on ne va passer le restant de notre vie à imaginer la vie de nos enfants biologiques, ou à observer la tête des enfants que nous croiserons plus tard, en vacances ou ailleurs, en nous disant que, tiens dis donc, celui-là il ressemble à notre fils quand il était petit ?

Il y a aussi un autre problème, lié à l’anonymat du don. On voit régulièrement dans la presse des histoires de jeunes femmes ou de jeunes hommes nés d’un don, se battant avec la justice pour connaître l’identité du donateur d’un spermatozoïde, d’un ovule ou dans le cas de l’adoption, pour connaître l’identité des parents biologiques.

Personnellement, je préférerais avoir le droit de permettre au futur enfant à naître de connaître notre identité ou tout simplement notre histoire si un jour cette question l’obsédait. Mais la loi ne le permet pas. Je vous invite à lire mon billet sur le sujet, que j’avais écrit il y a quelques temps déjà : cliquer ici.

Les dernières options sont encore plus difficiles : la destruction ou le don pour la science sont comparables. Et cette option, il est clairement difficile de s’y résoudre.

Mon épouse et moi allons devoir bientôt prendre une décision. Il nous reste trois embryons de bonne qualité, à l’issue de notre dernière tentative de PMA qui a permis la naissance de notre fille. D’ici la fin de l’année, nous devrons nous décider. D’année en année, nous reportons ce moment où il faudra trancher, juste parce qu’aucune des possibilités ne nous semble acceptable.

Le sujet n’est pas simple et certains ne le comprennent pas. Quand j’ai évoqué ce sujet il y a un ou deux ans dans cette page, une personne m’avait répondu sèchement que si nous ne voulions pas une grande famille, il ne fallait pas « produire » autant d’embryons. Réponse stupide, car chacun comprendra ici qu’on ne choisit pas le nombre d’embryons quand on fait une tentative.

Bref, c’est une situation complexe et sauf erreur de ma part, personne n’en parle dans les medias. Il doit pourtant bien exister d’autres couples qui ont dû faire face à cette situation particulière et qui ont su faire un choix.

Si vous êtes dans ce cas, votre histoire nous intéresse. N’hésitez pas à me contacter en message privé sur la page Facebook PMA.

dimanche 29 mai 2016

La fin des maternelles

L'émission "Les maternelles", c'est fini ! Pendant 15 ans, cette émission était le rendez-vous des mères de famille et des mères en devenir. Ma femme adorait la regarder, en direct quand elle ne travaillait pas, ou en différé en l'enregistrant chaque jour.

A voir le message de fin (sur Facebook) - cliquer sur l'image

Les Maternelles, C'était l'exemple type de l'émission de qualité, sans le côté voyeurisme qui cherche le pathétique pour vendre la soupe. Pour être allé sur le plateau participer à l'une des émissions (cliquer ici), je peux aussi dire que c'est aussi une équipe extra, autant dans l'équipe de journaliste que sur le plateau.

Mention spéciale pour Cédric Deville, l'un des journalistes de l'émission, avec lequel j'ai échangé en préparation de l'émission dans laquelle j'étais intervenu, puis après, pour relayer des messages dans ma page FaceBook PMA. J'avais apprécié son humanité, son empathie et son professionnalisme.

Autre mention mention spéciale pour Pauline Merle (@Paulinej'ai vu dans la séquence d'au revoir que vous aviez un bébé, félicitations) et ses collègues cameraman qui étaient venus à la maison pour un tournage, en vue d'une interview intégrée dans une émission. Nous avions passé avec eux un excellent moment.


Et puis, sachez-le, les animatrices étaient aussi sympas devant la caméra que derrière. Magnifique accueil, véritable empathie : de belles personnes. J'étais reparti après l'émission ravi de découvrir que le monde de la télé n'était pas forcément superficiel. Je peux vous dire que ce n'est pas le cas sur toutes les émissions de télé. Parfois, l'animatrice Star vous fait de grands sourires quand la caméra tourne, puis vous ignore superbement dès qu'elle s'arrête.

C'est d'autant une tristesse pour mon épouse et moi, que les maternelles sont liées à notre parcours pour avoir nos enfants. Deux jours après avoir appris ma stérilité, les Maternelles faisaient une émission sur le sujet. Sur le plateau, trois "Père malgré tout", devenus papa malgré leur stérilité. Ils m'avaient redonné espoir à un moment où je n'allais pas bien du tout.

L'émission va changer de formule à priori. Elle est victime du grand ménage dans le groupe France Télévision. Je me demande bien comment cette émission va se transformer. Peut-être Cyril Hanouna sera-t-il appelé pour apporter plus d'audience à l'émission, avec des jeux débiles ou de la méchanceté gratuite : la formule gagnante de la télé d'aujourd'hui.

Mais une chose est sûre, les Maternelles, telle que l'émission existait jusque là nous manquera à toutes et à tous. Merci à toute l'équipe pour tout ce travail et cette bonne humeur et bonne route dans la suite de votre carrière.

vendredi 22 avril 2016

Le sondage de la page PMA

En avril 2016, à l'occasion des plus de 1000 membres de la page PMA que j'anime en parallèle de ce blog (cliquer ici), j'ai lancé un sondage pour mieux connaître les membres de la page.

Vous avez été 220 à accepter d'y répondre, ce qui est déjà pas mal. Merci à toutes celles et ceux qui ont accepté d'y participer.

Pour accéder aux résultats du sondage, cliquez ici !




dimanche 20 mars 2016

1000 membres, 1000 mercis !

C’est le 25 août 2011, il y a maintenant 4 ans et 7 mois, que j’ai créé la page Facebook PMA. Initialement, c'était pour accompagner la publication de mon livre « Père malgré tout », qui raconte notre parcours PMA de 2006 à 2009 et qui avait abouti à la naissance de notre fils Stanislas.

Cette page devait me servir de « service après vente » du livre. Je voulais y publier des informations sur la PMA, répondre aux questions, partager des souvenirs ou relayer les billets que je poste dans le blog « Père malgré tout » que vous lisez à cet instant précis.

Progressivement, les membres sont venus s’inscrire. Tout d’abord 100, puis de 200 membres… Bientôt 500, 600, et j’en étais le premier étonné…

Aujourd’hui, la page Facebook compte plus de 1000 membres, et je vous en remercie chaleureusement. C'est une récompense pour le temps consacré, et pour les efforts à répondre en privée aux questions que vous me posez en parallèle de la page.


Vous êtes plus de 1000 à aimer cette page, mais je ne vous connais pas. J'ai pensé que c’est le bon moment pour mieux nous connaître. Si vous le souhaitez, vous pouvez répondre à ma petite enquête destinée à mieux savoir qui suit cette page PMA. Rassurez-vous, aucune identité ne vous sera demandée, et les questions sont simples.  J’analyserai les réponses et vous ferai un retour sur les réponses obtenues le 10 avril prochain.

Pour répondre à mon enquête, cliquez sur le bouton ci-dessous

Et puis, pour marquer le coup, je voulais faire un cadeau. J’ai donc eu une idée : je propose d’offrir un exemplaire de notre livre « Père malgré tout », à cinq personnes parmi celles qui souhaitent participer au tirage au sort.

Pour cela, comme je ne voulais pas demander d'adresse email pour répondre à l'enquête et garantir ainsi un parfait anonymat, il suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous, et indiquer votre adresse email (votre adresse ne sera communiqué à personne, ni ne sera utilisé à quoi que ce soit, seulement à vous indiquer en retour si vous avez gagné, ou non). Tirage au sort par mes enfants le 10 avril !

http://www.123contactform.com/form-1875329/Tirage-Au-Sort

Merci pour votre intérêt pour la page Facebook PMA, et merci d'avance pour votre participation à l'enquête ! Rendez-vous au 10 avril pour les résultats de l'enquête et le tirage au sort !

mercredi 24 février 2016

Un groupe de parole et de soutien "paroles fécondes"

La vie réserve parfois des surprises. Je suis informaticien de formation et de profession. Pendant près de 10 ans j'ai cotoyé une collègue, elle aussi informaticienne, chef de projets, sans me douter une seconde qu'elle avait vécu elle aussi une aventure en PMA.

Nous avons tous les deux quitté notre entreprise commune (Bouygues Telecom) pour de nouvelles aventures, Céline en 2012, et moi en 2014. Nous nous sommes retrouvés un jour par hasard, pour un déjeuner, et nous nous sommes raconté nos parcours. J'ai ainsi découvert qu'elle avait vécu un parcours PMA difficile, et elle a découvert que de mon côté, j'en avais écrit un livre. J'ai aussi découvert que Céline avait fait une reconversion professionnelle, qu'elle avait quitté l'univers froid de l'informatique et qu'elle se consacrait désormais à l'aide aux couples qui affrontaient un parcours en PMA.

Je peux rarement être sûr de mon fait quand je parle d'une personne qui exerce ce métier, sauf cette fois ci, parce que je connais Céline et que je connais ses valeurs et son sérieux.

Céline a accepté de répondre à quelques questions pour présenter sa démarche. Si mon billet peut aider les couples à la trouver pour avoir de l'aide dans leur parcours, tant mieux !


Céline, peux-tu te présenter en quelques mots ?

La question est simple dans sa formulation, les réponses le seront, tout en n’évoquant à la fois qu’une de mes facettes, et sans en faire le tour ! Je suis une femme qui crée sa vie, au fil des jours et de ses expériences.

J’ai 46 ans. J’aime et je suis aimée. J’ai une profonde gratitude envers la Nature, source d’inspiration, de beauté et de soutien inépuisable. Je suis animée par l’envie de découvrir et partager le meilleur de chacun de nous, et le désir de soutenir l’élan vital de liberté qui fait notre singularité profonde.

Peux-tu nous parler de ton initiative ?

J’ai créé un groupe de soutien et partage, baptisé « Paroles fécondes » destiné à accueillir les femmes et les hommes confrontés aux troubles de la fertilité et les couples qui ont recours à une assistance médicale à la procréation, ou qui envisagent cette voie pour donner corps à leur projet parental.

Bien sûr la médecine et ses progrès sont essentiels, une chance pour de nombreux couples qui peuvent désormais voir récompensées leurs plus chères espérances. Et la médecine n’explique pas tout non plus, elle a des limites. Les troubles de la fertilité, qu’ils soient expliqués ou qu’ils échappent encore aux connaissances de la science, nous confrontent à la perte du contrôle, et parfois à la perte du sens de notre présence au monde.

Mon intention est de proposer un espace d’accueil où chacun puisse s’exprimer librement, sans peur d’être jugé et avec la sécurité qu’assure la confidentialité du cadre thérapeutique. Le groupe est un point d’appui, un contenant bienveillant où déposer nos doutes et nos blessures, tout comme le creuset de nos ressources. Libérer la parole est essentiel, dans cette épreuve à laquelle aucun de nous n’a été préparé. Mon expérience d’être humain est holistique : le corps et l’esprit sont reliés. Mettre des mots sur nos maux, contribue à mettre à distance nos tensions et nos peurs, parfois nos troubles.

Certes, cette situation (l’infertilité), et cette démarche (la PMA) sont vécues de façon singulière par chacun des couples, et chacun des membres d’un couple, qu’il soit hétérosexuel ou homosexuel. Mais elles touchent à des problématiques communes, celles de l’intime, et existentielles : la responsabilité, le sens, l’imperfection, la solitude…Un des écueils de ce à quoi elle nous confronte est précisément le risque d’isolement, parce que « cela ne regarde pas ma famille », « les autres ne peuvent pas comprendre », « c’est trop injuste », « ça me met dans la honte de vivre ça »…

Mon intention est d’accompagner celles et ceux qui désirent trouver du soutien, par ma présence et au contact des autres membres du groupe, par le partage des vécus de chacun, pour aborder en conscience cette étape de leur vie et cultiver l’espérance d’un avenir respectueux de leur nature profonde. Elle est aussi d’aider chacun à donner du sens à ce qui peut être vécu comme une injustice.

Quelles sont les raisons qui t'ont conduites à cette démarche ?

J’ai moi-même été confrontée à cette situation au début des années 2000. J’ai le souvenir de l’isolement que j’ai ressenti alors, y compris au sein de mon couple, chacun faisant face à cette épreuve comme il le pouvait et cherchant à protéger l’autre de ses propres peurs. Au début de notre parcours, l’établissement hospitalier dans lequel j’étais alors suivie m’a proposée de rencontrer une psychologue, ce que j’ai accepté. Cependant, le contact n’est pas passé avec cette personne, je ne me suis pas sentie soutenue, et j’ai décidé d’arrêter, sans imaginer que quelqu’un d’autre pourrait me venir en aide. J’étais tellement prisonnière de ma souffrance que j’étais dépourvue d’initiative et aveugle à d’autres voies de secours.

C’est une main que je tends aujourd’hui à celles et ceux qui ressentiraient le besoin de soutien et de partage, au travers du groupe « Paroles Fécondes ». C’est une alternative, complémentaire à d’autres formes d’accompagnements, y compris « virtuels » au travers des forums internet existants sur ce thème.

Cette épreuve et la façon dont je l’ai traversée ont influencé mes choix de vie depuis. J’ai en effet décidé de changer d’activité professionnelle, quittant fin 2012 l’entreprise dans laquelle j’exerçais depuis une quinzaine d’année comme responsable de projets informatiques. J’ai désiré me consacrer pleinement à l’humain, même si mon quotidien n’en était pas exclu, de par ma fonction et la présence de mes collègues. J’ai ainsi décidé de me reconvertir à la psychothérapie afin d’accompagner ceux qui le souhaitent vers davantage d’autonomie, de conscience et de créativité, et  les aider à s’épanouir dans leur vie.

Forte de mon expérience personnelle et de mes formations, je peux désormais proposer ce groupe de parole, dans un cadre sécurisant et bienveillant. L’hôpital privé de Parly 2, au Chesnay, a déjà fait bon  accueil à ma démarche et soutient ma proposition en la communiquant auprès de ses patients.



Et aujourd'hui, quelles sont tes activité professionnelles ?

Je suis Gestalt-praticienne et Somatothérapeute. Gestalt signifie « prendre forme, émerger ». Psychothérapie humaniste et existentielle, la Gestalt-thérapie favorise la présence à soi-même et le contact avec les autres. C’est une thérapie qui s’appuie sur le lien à soi et à son environnement.

La somatothérapie est une thérapie à médiation corporelle utilisant une approche globale de la personne. Ce terme recouvre diverses méthodes et pratiques. Pour ma part, je me suis formée au Sensitive Gestalt Massage®. Les mouvements de cette méthode sont précis, doux et profonds, structurés et unifiants.  Cette approche augmente la conscience du corps par les perceptions, permet de relâcher tensions et stress, développe la respiration et harmonise la circulation énergétique dans le corps.

J’exerce mes activités, la psychothérapie et l’accompagnement psychocorporel, à Vaucresson et à Paris. Je reçois en séances  individuelles et je propose également un groupe de thérapie en soirée à Paris. Par ailleurs, j’interviens auprès des salariés de différentes entreprises, en accompagnement psychologique, via des groupes de paroles et des consultations individuelles.

En pratique, comment s’inscrire au groupe  « Paroles fécondes » ?

Le groupe Paroles fécondes se réunit 2 fois par mois, en soirée, les 2e et 4e jeudis de chaque mois, à Garches. Il est possible de venir ponctuellement, ou régulièrement, ce à quoi je vous encourage, pour en retirer davantage de bienfaits, en vous donnant la possibilité de tisser des liens.
Pour me contacter : par téléphone au 07.64.07.85.49
Ou par mail : conciencescreatives@gmail.com
Participation : 10 €/personne