mercredi 14 octobre 2015

Le Parrain de notre fils

Dans mon livre "père malgré tout" je raconte en détail ce moment très particulier de notre vie où nos projets de vie familiale se sont vaporisés en moins de temps qu'il n'en faut pour lire le résultat d'un spermogramme.

Sans un médecin pour nous accompagner et amortir le choc, ces quelques mots écrits en majuscule "ABSENCE TOTALE" en face du nombre de spermatozoïdes trouvés, ont fait l'effet d'une bombe qui a pulvérisé nos espoirs d'être parents.

A ce moment précis, sans accompagnement médical pour donner les premières pistes d'espoir, vous êtes comme jetés dans une eau profonde sans savoir nager, les pieds lestés par le désespoir. Aucune  bouée pour vous tenir la tête hors de l'eau. Sans un accompagnement médical à l'annonce d'une stérilité (ce qui est  obligatoire pour l'annonce d'une séropositivité par exemple), vous sombrez corps et âme.

Nous n'avons jamais autant pleuré que ce jour là. Les résultats du spermogramme semblaient sans appel : c'était foutu. Le lendemain, notre médecin traitant nous parlait déjà d'adoption, sans trop en savoir plus sur le sujet visiblement.

Et puis, mon épouse a repensé à son cousin, pharmacien biologiste, qui nous avait parlé quelques années auparavant de son expérience professionnelle dans le monde de la PMA dans le cadre de son internat. Une expérience qui l'avait marqué, par la détresse des couples qui y étaient confrontés. Nous avons décidé de l'appeler même si le geste était difficile pour nous, car à ce moment là nous ne voulions / pouvions en parler à personne.

Et de cet appel est né l'espoir. Enfin, nous avions un avis médical. Enfin nous avions des raisons d'espérer. Sa colère face à l'absence de médecin pour accompagner la nouvelle nous avait fait du bien. Son agacement face à un résultat qui aurait nécessité quels bémols et des analyses plus poussées avant de conclure nous avait rassuré.

En l'espace d'une heure, ce cousin nous avait dressé un plan de bataille sur un ton martial et engagé. Il nous avait énuméré les prochaines étapes, toutes les solutions possibles, toutes les portes qui restaient encore grande ouvertes devant nous mais que personne ne nous avait encore montrées.

Le ton de sa voix était parfait : aucun apitoiement mais seulement des faits et un plan d'action à suivre. Au fur et à mesure qu'il nous parlait nous recommencions à sourire et à reprendre confiance. Une renaissance.

Ce cousin nous a servi de coach personnel pendant toute la durée de la PMA. A chaque rendez vous au centre, à chaque résultat d'analyse, il nous décryptait le langage médical. Il nous prodiguait ses conseils et nous donnait ses consignes pour la suite. Il a toujours été disponible pour nous écouter et nous répondre, la journée ou tard le soir. Il a nous aidé à tenir et à y croire.

C'est en me revoyant parler de lui sur le plateau de France 2 que je me rends compte que je n'avais jamais vraiment expliqué dans ce blog  le rôle qu'il a joué dans notre parcours. Sûrement n'a-t-il jamais eu conscience lui même de l'incroyable importance qu'il a eu sur notre vie et qu'il le découvrira à la lecture de ce billet.

Ce cousin s'appelle Jean Philippe ROBERT. Il est médecin biologiste ; il exerce à DAX. Il est le parrain de notre fils, tout naturellement : c'est ce que nous avons décidé avec mon épouse ce fameux soir de notre tout premier échange téléphonique avec lui, dans l'hypothèse où nous pourrions être parents.

A vous toutes et tous qui errez dans le labyrinthe de la PMA nous sous souhaitons de trouver votre Jean Philippe à vous, qui saura vous guider jusqu'à ce que votre rêve de devenir "parents malgré tout" devienne réalité.

Jean Philippe avec son filleul, encore tout jeune, en 2010

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