Quand il devient évident que l'enfant tant attendu ne viendra sans doute jamais naturellement, alors vient le temps des décisions : qui contacter pour nous aider ?
Comme tout le monde, nous avons d'abord consulté un médecin traitant qui nous a prescrit quelques premiers examens. Un spermogramme pour moi, des dosages pour mon épouse.
Déjà à ce premier stade, vous pouvez faire le mauvais choix du praticien, comme ces médecins généralistes qui iront toujours lancer des tonnes d'examens chez la femme, mais rien chez l'homme ou alors en tout dernier recours, comme si l'homme était infaillible. Vous aurez aussi ceux qui vous demanderont depuis combien de temps vous essayez d'avoir un enfant : "seulement un an ? Revenez dans un ou deux ans, et on verra s'il faut faire quelque chose". Dans les deux cas, ce sont des mois, ou des années perdues. Ces années perdues, ce n'est pas une simple attente supplémentaire, ce sont des chances en moins de devenir parents, car l'horloge biologique ne joue pas en notre faveur.
En ce qui nous concerne, ce premier spermogramme aura été une douche froide. Réalisé par l'hôpital de notre ville, le résultat était sans appel : azoospermie, circulez, il n'y a plus rien à voir, c'est foutu. Plusieurs semaines plus tard, les mêmes examens réalisés par une équipe spécialisée équipée de matériel performant en centre PMA, révéleront que tout était encore possible : l'azoospermie n'était qu'une oligospermie. La différence ? Deux beaux enfants dont je suis le vrai père.
Comme je l'explique dans notre livre "père malgré tout", nous avons eu la chance d'avoir été coachés dès le début par le cousin de ma femme, biologiste interne dans un centre de PMA. Quand il a appris nos difficultés, son conseil était clair : aller directement dans un centre de PMA, et ne surtout pas perdre de temps à aller consulter ailleurs.
Je compte parmi mes connaissances (dont certaines abonnées à la page Facebook PMA) trois couples confrontés à des problèmes d'infertilité et qui ont fait un autre choix : se faire suivre par un gynécologue de ville. Ces trois couples, sans exception, ont vécu un parcours PMA difficile et sans succès. Ce fut surtout un parcours long de plusieurs années. C'est en observant notre propre expérience qu'ils ont décidé d'abandonner le gynécologue de famille pour un centre PMA, et dans les trois cas, ils ont réussi à être parents.
Bien entendu, des couples réussissent à devenir parents en se faisant suivre par leur gynécologue de ville : mais soit leur pathologie n'est pas compliquée, soit leur médecin est très doué et spécialisé dans le domaine de la PMA, ce qui n'est pas le cas de tous.
C'est que la PMA, c'est un art très particulier. En vous rapprochant d'un centre PMA, vous faites le choix d'être pris en charge par une équipe dont la PMA est LA spécialité : les infertilités sont leur lot quotidien, ils ne font que ça. Les décisions sur les traitements ne sont pas prises par un seul professionnel mais par un collège de plusieurs médecins, lors de réunions quotidiennes. On y décide du traitement, du suivi, des décisions à prendre. Tout est synchronisé, entre le médecin qui vous suit, ses collègues, les biologistes.
Quand vous choisissez une centre de PMA, vous bénéficiez aussi des équipes de biologie et des équipements performants et spécialisés. Ma propre expérience en est une criante démonstration : les analyses faites par un hôpital non spécialisé ont donné des résultats incomplets. En arrivant en centre PMA, le médecin qui allait me suivre a expliqué d'emblée : "bon, vos résultats vous les mettez à la poubelle. Vous oubliez tout ce que vous avez entendu ou lu : on recommence tout depuis le début, avec notre matériel et nos méthodes". Ce qui a permis de découvrir que mon azoospermie n'en était pas une.
Reste que choisir son gynécologue de ville à plusieurs avantages : on le connaît bien, parfois depuis plusieurs années, et cette relation presqu'amicale est importante pour combler le besoin d'empathie que l'on a dans pareilles circonstances. Et puis, il habite peut être près de chez vous, alors que le premier centre PMA est souvent très loin. C'était notre cas : pour aller passer les échographies, ou consulter, nous avions plus presqu'une heure et demi de voiture à faire, en plein trafic de la région parisienne. Mais c'était le prix à payer pour réussir et devenir parents.
Mais ce prix a aussi un coût qui peut bloquer votre réussite : le stress des déplacements, la fatigue des voyages. A tel point que les veilles des ponctions, pour arriver frais et à l'heure, nous prenions un hôtel sur place, pour nous épargner la route au petit matin. D'autres choisissent de se faire carrément héberger sur place le temps d'un traitement, pendant deux à trois semaines, chez des amis qui habitent près du centre PMA.
Bref, le stress de la PMA, c'est donc aussi l'angoisse de se demander sans cesse si on a bien choisi ceux et celles a qui on confie la chance de devenir parents.
1 commentaire:
Pour ma part, 1er contact réalisé chez ma gyneco de ville et comme tu le dis, on la connaît, c'était proche de chez nous et moins flippant qu'un centre pma.
Elle a fait effectuer un spermogramme à mon mari car "chez l'homme c'est plus facile y a que ça a faire" nous dit elle.
Celui ci révèle des zozos fainéant et atypique.
S'en suit un exam des trompes pour moi et des dosages, tout va bien. Je lui dis pourtant que je souffre pendant mes règles, "bin c'est normal Mme, toutes les femmes ont mal au ventre pendant leur règles" non mais je souffre vraiment, à en pleurer. J'ai du passer pour une chochotte..
Elle nous fait 2 inséminations puis à l'échec de cette dernière me dit "je ne peux plus rien faire pour vous, faut aller en pma et puis je prends ma retraite dans peu de temps". Je passe le fait qu'elle m'ait sorti "pis vous ovulez toujours le mercredi, ça m'arrange pas c'est mon jour de repos" ah en effet désolée !
Nous avons donc été en pma à Poissy à 15min en voiture de chez nous. Une réelle chance !
Premier rdv le doc fait le tour de notre dossier et nous demande si on a des choses à rajouter. Je glisse timidement que je souffre pendant mes règles. Il me prescrit une écho à J3 de mes règles.
Celle ci révélera une endometriose très sévère et étendue...
Au vu des résultats le doc me demanda si j'arrivais à aller travailler pendant mes règles car "vous devez bien souffrir" bin oui, mais on m'a toujours dit que c'était normal. Ce super médecin m'a alors dit que, non, de nos jours il n'était pas normal de souffrir.
J'étais enfin prise au sérieuse. J'ai eu 2 coelioscopies pour "nettoyer" cette mer** d'endometriose infiltrée jusque dans une trompe qu'il a fallut retirer...
4 fiv négatives plus tard, le doc n'a plus d'espoir pour nous, l'endometriose a fait des dégâts et les ovocytes sont de mauvaise qualité.
Nous sommes orientés en don d'ovocytes, dans ce même centre en février 2012. On nous annonce 2 ans d'attente...
Je suis anéantie. Près de 6 ans de galère pour aucun résultat...
Parallèlement nous nous orientons vers l'adoption et obtenons l'agrément en novembre 2012.
J'ai été forte toutes ces années mais à ce moment là je rends les armes. Je fais une dépression. Mon couple est en péril.
En mars 2013 une amie se propose de donner ses ovocytes au centre pour que je puisse avoir un don plus rapide. Elle passe tous les examens. Une ponction est envisagée pour l'été.
En avril, je découvre que je suis enceinte... naturellement !!!
Je suis maintenant l'heureuse maman d'un petit miracle de 2 mois.
Alors que nous avions perdu l'espoir, que j'avais fait le deuil d'un enfant bio et d'une grossesse voilà qu'on avait réussi...
Voilà notre histoire, je me suis peut être un peu dispersée par rapport à l'article mais mon mari et moi restons convaincu que ce médecin de pma nous a tout de même aidé. Il a découvert ma maladie, à mis des mots sur une souffrance qui n'avait jamais été reconnue depuis ma puberté et pourtant j'en ai vu des gynecos...
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