jeudi 13 septembre 2012

Bilan de 5 années de PMA : nos conseils en 10 points


Mon épouse et moi même sont aujourd'hui parents de deux magnifiques enfants tous deux nés de 5 années d'effort en PMA. Il ne se passe pas un jour sans que je me dise en les voyant, que c'est un miracle. Je repense alors à tous ces moments de doute, de tristesse et de déprime que nous avons du surmonter pour en arriver là, à tous ces moments où nous étions persuadés que nous n'y arriverions jamais.

CONSEIL N° 1 : avant de penser que tout est foutu, allez jusqu'au bout de votre démarche PMA, et rappelez-vous que si même si, comme nous à l'époque, vous avez l'intime conviction que nous n'y arriverez jamais, le succès peut être au rendez-vous au moment où vous vous y attendez le moins.

On entre en PMA comme on entre en classe de CP un jour de rentrée scolaire : on se sent perdu, vulnérable, isolé. On en comprend pas tout, on ne sait pas trop ce qu'il faut faire. Ce qui nous a aidé à ce moment là, c'est un cousin de mon épouse, médecin biologiste qui nous a tout de suite expliqué ce que nous allions devoir faire.

CONSEIL N° 2 : si vous le pouvez, faites vous accompagner le plus vite possible par des professionnels : psychologues, professionnels en PMA ou biologie, ou rejoignez des associations de soutien comme par exemple l'association Amphore. Ils pourront vous aiguiller, vous conseiller, vous expliquer, vous rassurer. Et lisez notre livre !

Avant de nous lancer en PMA, nous avions déjà quelques amis concernés par des problèmes de fécondité. Ils étaient suivis par leur gynécologue, et plusieurs années de traitement plus tard, il n'y avait toujours pas de bébé à l'horizon. De notre côté, nous avons été dirigés directement vers un centre CECOS (Poissy) et nous avons vite compris notre chance. Assurément, laissons faire les spécialistes !

CONSEIL N° 3 : en cas de problème de fécondité, si les choses traînent, dirigez-vous sans hésitation vers une équipe de spécialiste, au sein du centre CECOS le plus près de chez vous. 

Nous avons été surpris par le délai que prend chacune des actions à réaliser. Tout semble long : monter les rendez-vous, faire les analyses, avoir les résultats. On a l'impression que le compteur est lancé, que le temps est compté mais que tout prend une éternité. C'est assez stressant.

CONSEIL N° 4 : apprenez à être patients. La PMA, c'est comme le service militaire en son temps (lire mon livre) : c'est l'école de la patience !

Le processus de PMA peut être très long. C'est une succession d'étapes, d'actions, d'attentes... Très rapidement, nous avons arrêté de nous focaliser sur la grossesse attendue, pour nous focaliser sur chaque étape en cours. Et à chaque fois que les nouvelles étaient bonnes, nous le fêtions dignement, en attendant la prochaine.

CONSEIL N° 5 : soyez pragmatiques. Vivez les choses étape par étape sans vous focaliser sur l'objectif final qui pourrait vous sembler inatteignable. Pensez à fêter chacun des succès petits et grands : vous rechargerez ainsi vos batteries pour affronter la suite des éléments.

Une chose qui surprend quand on démarre la PMA, c'est la rigueur et la complexité des traitements. Pour certaines des étapes, comme le "déclenchement", la ponctualité du traitement est une condition de succès. Louper la piqûre de déclenchement de quelques heures peut ruiner trois semaines de préparation de ponction, et vous retirer une chance de succès sur les quatre que la sécurité sociale vous accorde.

CONSEIL N° 6 : têtes de linotte, prenez garde ! Notez soigneusement les consignes, et respectez les... Prenez des marges de sécurité pour vos rendez-vous les plus importants. Bref, mettez toutes les chances de votre côté en faisant preuve de rigueur dans votre traitement.

Nous avons tout de suite lié d'excellentes relations avec les membres de l'équipe de PMA de Poissy, qui étaient toujours très agréables et attentionnés. Nous les considérions comme nos sauveurs, et pour cette raison, nous ne perdions jamais une occasion de les remercier. Au final, aller aux rendez-vous à l'hôpital était l'occasion de saluer toute la petite équipe et de passer un bon moment.

CONSEIL N° 7 : entretenez les meilleures relations possibles avec l'équipe de PMA. N'oubliez pas qu'ils œuvrent pour vous donner une famille. Ne laissez pas votre exaspération s'exprimer si le résultat tarde ou si votre médecin à du retard dans ses rendez-vous. Vivez vos visites PMA comme des expériences humaines qui entreront dans l'histoire de vos enfants, et non comme des visite médicales.

Sur le plan professionnel, dés que cela m'a été possible, j'ai expliqué à mon responsable hiérarchique la situation dans laquelle nous nous trouvions, et les conséquences (retards, absences, ...). À contrario, mon épouse ne pouvait se permettre une telle transparence.

Sur le plan familial et amical, nous avons misé également sur la transparence, pour que nos proches comprennent l'origine des nos périodes de déprime, et notre indisponibilité lors des "campagnes" de stimulation.  Le retour était plus mitigé : nous avions ressenti un décalage entre ce qu'ils s'imaginaient être la PMA et ce que nous vivions vraiment. Au final, la publication du livre aura permis de faire mieux comprendre la réalité de la PMA.

CONSEIL N° 8 : sauf si votre responsable hiérarchique est un tyran ou un imbécile notoire, prenez le temps de lui expliquer votre situation : c'est important pour qu'il comprenne l'origine de vos futurs retards. Sur le plan familial, si c'est possible, misez sur la transparence pour qu'ils comprennent ce que vous vivez / allez vivre, et ce que vous pouvez ressentir (le livre peut les y aider).

La sensation qui ne m'a jamais quittée pendant toute la PMA à été celle de la culpabilité. Le problème venait de moi, mais c'est mon épouse qui en subissait tous les conséquences médicales. Cette culpabilité était atténuée par le comportement de mon épouse à mon égard, qui ne m'a jamais reproché quoi que ce soit. J'étais solidaire de ses efforts, et elle était solidaire de mon état.

CONSEIL N° 9 : avant de recevoir les résultats d'un test de fertilité, réfléchissez à la réaction que vous aurez si vous appreniez que votre conjoint est à la source du problème : cette premier réaction (solidarité ou agacement ?) sera gravée dans l'histoire de votre couple. Ne reprochez jamais à votre conjoint son problème de stérilité, au risque d'ajouter à votre difficulté d'avoir un enfant de profonds, de graves problèmes dans votre couple!

Avant de réussir notre première grossesse, nous avons eu à subir quelques échecs et affronter de profondes déceptions. Puis, un jour, nous avons fait un bilan des éléments qui pouvaient être la cause de ces échecs. La tension de mon épouse dans son travail était une cause possible. Nous avons donc décidé, un jour, que nous nous mettrions au vert pour la prochaine tentative : arrêt temporaire de l'activité professionnelle de mon épouse, et petites vacances juste après le transfert post ponction. Et la, ça a marché. Même problème pour le second enfant, même solution et même réussite.

CONSEIL N° 10 : si vos conditions matérielles et professionnelles le permettent, n'hésitez pas à prévoir une "mise au vert" de l'épouse à l'approche d'une grande tentative ( ponction, transfert). Le Yoga peut aussi aider. 

Aucun commentaire: